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Le Myosotis Savoie Dauphiné

Salade niçoise : la brigade enchantée - épisode 3

28 Juin 2013 , Rédigé par SemperFi

Résumé de l’épisode précédent : Le Colonel et ses hommes parvenus à Nice devant le siège de la Corpo, et après dix minutes d’incompréhension, et de discussion, après avoir croisé un Cacou (Grand Porteur) instauré garde des seaux, notre fine équipe entre dans le vif du sujet…

Le Colonel : dites-moi mon cher Maitre, nous sommes porteurs d’une Cé-Air, autant dire d’une Commission Rogatoire d’une juge de Nice concernant une banale affaire de convocation en Agéée, non reçue par l’un de vos petits porteurs… maçon de son état !

L’avocat : désolé mon Colonel de ce quiproquo, je vous avais pris pour un autre des miens amis, aussi membre de la Gendarmerie et de notre Confrérie. Pardonnez je vous prie, l’attitude de tous ces benêts, qui confondent visite de courtoisie et inspection de chantier…

L’avocat, n’ayant plus plaidé depuis plusieurs années, essaya de se remémorer les mécanismes de défense, gardant en tête ce fâcheux épisode du palais de justice de Paris où il se perdit dans les couloirs du temps, confondant un greffe avec l’autre, alors qu’il servait à l’époque un bon maitre auquel il avait pourtant juré fidélité, fidélité, fidélité… ce mot résonnant dans son esprit comme un disque rayé.

Le voyant songeur, le Colonel reprit : Tout va bien Maitre ? Je vous trouvais absent…

Le Chef murmura à l’oreille du Colonel : Oh mon Colonel, vous aussi vous avez été maçon avant d’être Gendarme ? Décidément çà mène à tout… moi j’avais fait plomberie !!! J’aurais mieux fait de suivre la filière maçonnerie ! Dites mon Colonel, pourquoi vous lui parlez si doucement, à l’autre en noir et blanc ? Vous avez peur de le traumatiser, ou qu’il nous fasse un Avèce ? Parce que sauf votre respect, mon Colonel, on a déjà perdu assez de temps dans les salamalecs… et on ne sera jamais à midi à FOCH avé la PJ ! Bonne Mère !

A l’écoute de ce mot PJ prononcé un peu fort par le Chef, le Colonel sentit un trouble surgir dans l’esprit de son interlocuteur, voyant son visage s’empourprer le tout accompagné de quelques gouttes de sueur qu’assurément il prit pour de la peur.

L’avocat demanda : Que puis-je pour vous mes Bons Amis ? Et comme vous voilà tous bien harnachés. Il n’y a ici-bas que des gens honnêtes, maçons de leur état, frères de cœur et d’esprit, travaillant pour la gloire d’un très Grand Architecte…

Le Chef : Justement ça tombe bien on vient voir votre patron … Il est là votre Grand Architecte ? Parce qu’au rythme où il bosse, et à la façon dont il s’organise, je me demande comment il termine ses chantiers s’il lui manque à chaque fois la moitié de ses maçons.

L’avocat : Non, non, gentil Pandore, il n’est jamais là quand on a besoin de lui, on le prie, le supplie et l’adore, mais quand on l’interpelle, il ne répond jamais… laissant le soin à son représentant légal d’être l’Ultime lien entre la terre et les siens !!!

Lacruche tenta de suivre le fil des évènements, tout en gardant un œil sur le pied de poule et ses seaux partant dans le lointain à l’ombre des palmiers. Il osa une remarque : Vous voyez Chef, je n’avais pas tort : ça fait un peu Star Wars ; le grand fait « Hobby one » et le vieux « Dark Vador » !!! Silence lui dit le chef ! Si tu m’ennuies ainsi, je ne saurai jamais qui est qui qui fait quoi et enfin QBQ …

Attentif aux propos qui se tenaient, le Colonel laissa le Chef mener l’entretien.

Le Chef : Nous pour ce qu’on nous en dit, on travaille à façon. Aujourd’hui à Nice, et demain à Menton !!! Té, il y a quelques semaines, encore une histoire de corpo et d’Agéée, avec des maçons à qui on interdisait d’entrer sur leur chantier pour pouvoir travailler. Une sombre histoire de qualification d’après ce que j’en ai compris, les uns étaient P1, les autres P2…

L’avocat se troubla plus encore… au seul nom de Menton… mais laissa le quidam déverser sa leçon….

Le Chef : Bien, venons-en au sujet qui nous intéresse… Le procureur de Nice, dans un jour de bonté admit qu’une plainte lui soit portée… par un des vôtres employés… un sous-traitant sans doute, non pas qu’il lui fut du quelque menue monnaie, mais simplement une convocation. Alors qu’avez-vous à déclarer ? Est-ce vous ou votre patron ?

L’avocat : non ce n’est point moi, ni même Le Charpentier, mais son frère Jacquet.

Le Chef nota précieusement le nom se disant qu’au moins il connaissait déjà celui du Charpentier… Non pas que ce fut d’une grande utilité, mais au moins on avançait. Donc je reprends, c’est bien le frère du charpentier qui est votre patron !

L’avocat : en quelque sorte OUI.

Le Chef, toujours logique avec lui-même : Comment çà en quelque sorte ? En définitive, vous me dites que c’est un grand architecte, le frère du charpentier qui lui-même est maçon, un dénommé Jaquet… qui est le vrai patron…

Lacruche qui avait déjà décroché depuis un moment… murmura à l’oreille du chef : Vous comprenez pourquoi c’est un tel Bor… sur tous les chantiers Chef ? C’est pas un cadeau qu’il nous a fait le juge !!! Et vous voulez qu’on mette çà par écrit ? Même Le juge va s’y perdre Chef… on ferait mieux de s’en aller en disant que nous n’avons rien trouvé…

Chut !!! murmura le chef… Si tu me coupes dans mon élan, on y est encore pour un moment… Lacruche repartit derrière le bâtiment, lieu de son affectation… dans le cas où le grand reviendrait de la plage avec ses seaux de sable…

Le Chef : En fait c’est qui le patron pour vous ?

Mon Frère répondit l’avocat !

Le Chef : vous vous appelez aussi Jaquet ?

L’avocat : non moi c’est B …

Le Chef : mais si vous êtes frères et que vous ne portez pas le même nom, vous n’avez pas le même père ?

L’avocat : Non… !!! En effet ! Ni non plus la même mère…

Le Chef : Et pourtant vous êtes frères ?... puis se tournant vers le colonel …

Mon Colonel, vous êtes sûr que c’est pas un juge aux affaires familiales qui nous a envoyé là ? Parce que avec ces familles recomposées, et maintenant le mariage pour tous… il va devenir plus difficile encore de trouver la solution du QBQ. Même le jeu des sept familles va devenir Collector… !!!

L’avocat : Si vous me permettez Chef ? C’est quoi le QBQ ?

Le Chef : Un terme à nous lié à la politique familiale quand on fait des recherches de parenté comme de paternité…

Le Colonel intervint alors et d’autorité mit un terme au débat.

Le Colonel : Dites-moi Maitre… ! Est-ce qu’ils sont tous maçons ?

L’avocat : On les reconnait tous pour tels. Ainsi, je suis Moaa-même avocat et maçon !!!

Le Colonel : Laissez Chef, je gère !!! Si je résume bien, personne ne sait ici qui est le patron, ni qui envoie les convocations… Mais dites-moi, à la façon dont vous nous avez accueillis, vous avez aussi des apprentis ? Est-ce un centre de formation ?

L’avocat : Oui ! Ils forment des apprentis pour en faire des compagnons !

Le Colonel : Vous les gardez longtemps ? Sont-ils tous déclarés ?

L’avocat : Oui en effet, ils sont tous déclarés, nos registres sont en règle, mais leur nom est secret !!! La plupart sont très bons, d’autres le sont moins. Certains sont même mauvais, mais leur nombre limité. Sur près de vingt années, dans une première fournée, ils ne furent que trois. Alors on les a reclassés dans l’immobilier… Puis là en quelques mois on en a repris trois… dans une seconde fournée !!! Rien n’a pu être fait pour les récupérer. Mais ils se sont d’eux-mêmes reclassé et diversifiés. L’un vous l’avez croisé… c’était le grand frisé devenu garde des seaux. Il invente, il pérore, voulant nous faire croire que d’une simple piscine il fit un bac à sable. Le second quant à lui demeure tapi dans l’ombre… Il attend son heure, on le surnomme ROLLEX… Quant au 3° larron, spécialiste du droit il fait tout de travers depuis qu’il pense être l’ultime lien entre les hommes et Dieu…

Le Colonel décida de mettre un terme à cette discussion, dont il ne pourrait extraire le moindre PV, salua la compagnie, et emmena son équipe, s’excusant du dérangement… Puis se ravisant, il se retourna pour poser une dernière question : Mais ces fameuses convocations, les reçoivent-ils individuellement ?

Non !!! dit le cher Maître, nous avons pour coutume de les faire paraitre dans les journaux locaux ou d’en parler avant en réunion de travaux…

Le Chef : Laissez tomber mon Colonel, c’est normal, maintenant ça me revient... Tout à l’heure avé le pied de poule, voyant que Lacruche n’arrivait à rien, je lui ai montré la Cé-Air et demandé s’il l’a comprenait pour qu’il m’en dise un mot ou deux. Et il m’a répondu qu’il ne savait ni lire ni écrire, qu’il ne savait qu’épeler, apparemment comme tous les autres allumés !!! Alors à quoi bon ??? Mais dites-moi, je n’ai pas tout compris… Nanard aussi a fait de la maçonnerie ? C’est de lui dont on parle et qui reste tapi ??? Pourquoi l’appeler ROLLEX… ? Je me demande bien ce qu’il peut encore faire entre un garde des seaux et un illuminé….

Ses dernières questions se perdirent dans l’air chaud de cette fin de matinée. Midi allait sonner, les vrais travaux de bouche allaient enfin et bientôt commencer.

Quand ils quittèrent le parking de la corpo, le Chef tenta bien de voir si ses collèèègues du GIGE étaient toujours présents… Mais il ne vit plus ni cagoules, ni monospaces banalisés !!! Serein, il desserra son gilet, devinant tout autant qu’il les imaginait, les senteurs du Barbeuc, le parfum du rosé…

Moralité : Quand par un usage immodéré des mots on occupe tout autant l’espace que le temps, ni logique ni raison ne retrouvent leur place… car le Verbe était au début seulement, et le verbe était Dieu… Tout ce qui vint après ne fut que boniments, raison sans imagination et réciproquement. Qu’en sera-t-il du tout, du dernier élément ? Un silence de vie ? Du moins espérons-le !!!

« Avec de la méthode et de la logique on peut arriver à tout aussi bien qu’à rien. » (Pierre DAC- Dont nous retrouverons le Rituel en tenue de Grande Loge à la Santé de tous)...

Amitié Fraternelle

Semper-Fi.

*Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé ne serait que pure et fortuite coïncidence.

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