L'Alliance, un an déjà

28 avril 2012, la Grande Loge de l'Alliance Maçonnique Française était consacrée à Tours devant une assemblée de 1500 frères. Un an après; nous sommes 14000 et la ferveur est toujours intacte.

Pour célébrer ce premier anniversaire, notre TCF Arjuna a écrit un magnifique texte. Je lui connaissais de nombreux talents, mais pas celui de poète. Chapeau bas l'artiste ! Feudusoleil

Le 28 avril 2012, nous arrivions à Tours à potron-minet,

Débarquant sous la pluie nos espoirs et nos peines

Sans plus savoir quelle mamelle faire sienne

La géométrie de nos âmes, seule, nous guidait.

Naufragés d’un bateau devenu ivre.

Nous espérions toucher les abords d’une île.

Peut-être ne serions-nous que quelques hères

Peu importe, le Devoir, seul, est fertile.

Une nuit de minibus pour traverser la France.

Nous étions huit. Il fallait y croire.

Un neuvième, achèvera plus tard son errance.

Fatigués nous franchissions la Loire

Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre,

Ni de réussir pour persévérer,

Nous répondions à l’appel espéré.

Comme autant de haches prêtes à fendre.

De neuf, nous devenions quatre-vingt-un

Puis cent et plusieurs fois mille. Il n’en manquait pas un

Les rues se peuplaient aux abords du palais

Il était à peine l’heure du petit-déjeuner.

Mais le nombre ne fait seul la qualité

Il faut marcher pour avancer et garder confiance

C’est la ferveur des pionniers qui orna ce jour là

La Consécration de l’Alliance.

Affamés, mais heureux

Le buffet n’avait pas aimé nous voir si nombreux

On ne nous avait pas dit que c’était impossible

Alors nous l’avions fait, sans connaître la cible.

Nous comprenions enfin, le plan qui s’esquissait

Et surtout le travail que cela imposait

Chacun reçu dans le silence des cœurs en ébullition

L’évidence de la Joie comme un ordre de mission.

Construire, étayer et élever

Serait la seule sentence

De tous les Frères de l’Alliance

Dès l’Hymne entonné.

Les Loges se constituaient

Les Temples partout dressaient leurs colonnes

La Paix, la Joie, l’Amour inondaient

Sans plus besoin qu’on claironne

« - Enfin l’Esprit souffle !, me confiait un Frère enthousiaste

- Travaillons pour accueillir, et progressons sans faiblir »

Dix fois mille s’assemblèrent, pour honorer l’Astre.

Qui chaque jour illumine les hommes qui savent bâtir.

Heureux et satisfaits sous la voûte étoilée

En hommes libres, le soir venu, ils admirent le chantier

Sans les trop grands tabliers que portent les plus petits

Ceux qui ont oublié qu’ils ont été Apprentis

Rira bien celui qui jugera ces vers puérils

Démasquant le profane qui en lui subsiste, si vil.

C’est sincère et sans autre espoir

Que je l’autorise à se foutre de ma poire

Mais ma Joie demeure à le voir se moquer

Quand je serai grand je pourrai dire : « J’y étais !»

Ça personne ne pourra jamais me l’ôter

Lui, sera définitivement passé à côté.

L’Alliance a ces élégances qui distinguent le Beau

Et disqualifient le clinquant du fatras des Ego

Quatorze mille en sont, seulement après un an

Qui se reconnaissent en vrais Maçons Francs.

Travaillant et constants dans l’effort

Pour que se joignent à eux les plus forts.

Neuf nous étions un matin, presque morts

Combien serons-nous, arrivés au port ?

Arjuna

27 avril 2013