GCF : la scission est en marche…

Ainsi donc, la scission aura bien lieu... La lettre envoyée ce 15 décembre à tous les membres du GCF par le Souverain Commandeur René Lot. est sans équivoque, les FF non GLNF sont invités à se constituer en Chapitres libres et indépendants. J’ai naïvement cru que les juridictions pourraient être le trait d’union entre les FF que cette fichue crise avait séparés ; en fait de trait d’union, ce sera un point final.

Et pourtant, après avoir vivement réagi à l’annonce de cette scission, annoncée par une lettre diffusée fin septembre et accompagnée de son fameux questionnaire, le courrier de René Lot. du 15 octobre m’avait fait espérer que la fraternité l’emporterait sur le politique. N’y était-il pas écrit : « Nous nous devons donc de trouver tous ensemble les solutions les plus adaptées à cette situation qui concerne tous les Frères du Grand Chapitre Français, sans distinction d’Obédience d’appartenance » ?

En fait de solutions "les plus adaptées", nous voilà pour finir à subir la scission imposée brutalement le 24 septembre. J'avais cru comprendre que le débat était repoussé et qu'une assemblée générale extraordinaire serait convoquée en cas de nécessité d'adaptation des statuts. C’est donc un grand retour en arrière... Mais qu'a-t-il bien pu se passer pour que la fraternité soit finalement la grande perdante ?

Renseignements pris, il semble que René Lot. ait estimé préférable de céder à l’insoutenable pression de la GLNF pour préserver l’existence du GCF. Dans le cas contraire la GLNF aurait créé son propre grand chapitre (j’y reviendrai dans un autre article), et aurait siphonné le GCF de 70% de ses membres (j’avais un autre pourcentage que celui annoncé par René Lot. dans sa lettre, mais bon…).

N’aurait-il pas été plus grand et noble d’envoyer les sbires de la GLNF sur les roses et d’affirmer ainsi fortement l’indépendance du GCF ? Dans la mesure où seul le GCF a autorité en France, comme le rappelle René Lot., toute création de la GLNF n’aurait-elle pas été frappée du sceau de l’irrégularité ? Il y a quelque chose qui m’échappe…

En tous cas le SCPLF a de son coté choisi le statu quo et continue de recevoir tous les FF, quelle que soit leur obédience. Peut-on penser que c'est une affaire de poids et que, contrairement au GCF, le SCPLF a une puissance suffisante pour résister à la GLNF ?

D’aucuns y verront une forme de traitrise, au regard des comportements chevaleresques qu’on pourrait espérer de détenteurs de grades de sagesse. Je préfère y voir l’échec de la maçonnerie face à des enjeux politiques, quelle tristesse.

Enfin bref, seul le résultat compte, le GCF fait donc aujourd’hui allégeance à la GLNF, contraint et forcé, et les FF GLAMF et GLIF sont priés d’aller « chapitrer » ailleurs, contraints et forcés eux aussi.

Alors certes, il y a bon nombre de FF GLNF qui sont désolés, voire attristés par ce jeu de massacre, mais j’aurais préféré les voir se lever contre cette scission. Par contre, et il faut le dire, il y en a aussi qui sont bien contents de se débarrasser de nous...

Je remercie au passage les frères GLNF qui nous ont aidés, sur la région grenobloise, à constituer un chapitre afin que nous ne nous trouvions pas le bec dans l’eau le 1er janvier.

Pour terminer, nul doute que ce déplorable épisode restera une tache indélébile dont la Maçonnerie universelle ne pourra qu'avoir honte et que le GCF, et la GLNF, n'en sortent vraiment pas grandis. J'espère que nos frères étrangers, que je sais suivre de près le dossier français, ne seront pas dupes et identifieront bien les responsables de ce désastre.

Ajout de dernière minute : Je viens d'avoir Michel Descours au téléphone. Il tenait à me faire savoir qu'il venait de démissionner du Grand Chapitre Français (il y a deux jours en fait), dégouté par ces combats stériles, "du niveau d'un cour d'école". De cette longue discussion il ressort que je suis bien dans la bonne direction quant à l'interprétation des événements qui secouent le GCF; et notamment sur l'identification des instigateurs. Il me confirme le sentiment que j'ai, à savoir que René Lot. fait ce qu'il peut, face à une bande d'intégristes de la GLNF. Souhaitons une retraite apaisée et heureuse à notre frère Michèl, loin de ce brouhaha profane. Il m'a confié être apaisé depuis cette decision.