GLNF : Une Loge miroir pour la reconnaissance

L’Anglaise 204, première des loges fondatrices de la GL-AMF, fait l’objet depuis quelque temps de spéculations de la part de la GLNF, qui voudrait bien récupérer cet Atelier historique, pour vendre aux Anglais que, décidemment tout retourne à la normale, et que la reconnaissance doit enfin être rendue à sa seule « légitime » détentrice. Le jeu a déjà été tenté avec plusieurs loges, comme St Andrews, dont les 3 FF qui la composent continuent de visiter la « vraie » ST Andrews de la GLAMF, forte de 22 FF, ainsi que ceux de la loge voisine du rite français, la Paix, qui se réunissent au temple GLAMF de Deauville. A chaque fois, il y a un ou deux FF qui tentent d’obéir au chef, et qui en constatant que personne n’est vraiment motivé, restent à la GLNF, mais visitent l’Alliance.

Pour l’Anglaise c’est le Grand-Maître lui-même qui a demandé à son préfet régional de gérer cette reconquête. Une réunion a donc été organisée, avec les rares frères restés à la GLNF qui ont appartenu à un moment ou un autre à l’Anglaise. Pour le moment aucun d‘entre eux n’a souhaité se sacrifier dans ce délicat exercice, car ils sont conscients que la Loge ayant voté à l’unanimité moins une voix son départ à l’Alliance, il sera difficile de reconstituer une dynamique, c’est le moins qu’on puisse en dire.

Cette démarche de reconstitution par loge miroir est un grand classique de la GLNF, et s’appuie sur une stratégie dont les principaux arguments sont les suivants : « Les loges qui ont été fondatrices de la GL-AMF ne sont pas régulières », car, disent-ils, elles sont parties sans être en règle avec le trésor de la GLNF. Or c’est totalement inexact, puisque toutes ont été au contraire très précautionneuses, vous l’imaginez bien.

D’ailleurs, aujourd’hui encore, J. P. Servel dans sa dernière interview à Nice-Matin, reconnait « qu’il a quelque problème à donner un chiffre définitif sur les départs occasionnés par la crise », entre ceux qui ont été virés, ceux qui sont partis après que leur loge eut été délestée de son trésor et de son tronc de l’Hospitalier, (ce qui certes correspondait bien à la logique pyramidale du système GLNF qui perdure encore maintenant), rendant impossible tout décompte honnête sur les cotisations.

Enfin, un certain nombre, partis individuellement, ont pu considérer ne rien devoir à cette obédience qui avait violé si longtemps le pacte associatif, surtout depuis la fameuse déclaration de Stifani rompant le 14 juillet 2011, les relations avec la GLUA, sans que quiconque de l’équipe encore en place aujourd‘hui ne s’en soit offusqué plus que cela.

Cet argument est pourtant développé dans un texte de 28 pages envoyé aux GL du monde entier sous la signature de Rollet, dont beaucoup se souviennent de l’activisme au Conseil de Discipline national, et du soutien militant pour la pérennisation de son gourou de l’époque, le joyeux Stifani. Le résumé de ce document est « tous pourris (la GL-AMF, of course, mais aussi les grandes loges européennes, la GLDF, certaines autres GL françaises et d’ailleurs, qui ont manifesté une réticence envers la sublime GLNF, stupides qu’elles sont, et même les anglais, pas assez rapides à reconnaitre leurs erreurs… » Tous, sauf la GLNF toujours aussi prompte à donner des leçons, oublieuse des vingt et quelques années de dérives qui ont menées à la crise la plus grave que la FM ait jamais connue !!!

Servel ne dit mot, laisse faire, encourage, jusqu’à une date récente en tous cas, la communication de ces mensonges, et les diffuse à l’étranger via J.C. Tardivat, lui aussi parfait serviteur de Stifani comme DGM et président d’un actif conseil de discipline. Ces gens-là semblent penser encore qu’après le terrible scandale maçonnique dont ils ont été jusqu’au bout les complices actifs ou passifs, que tout le monde va les croire.

L’affaire de l’Anglaise est simplement lamentable et révèle que la GLNF n’est pas sortie des combines, qu’elle s’appuie toujours sur des personnages prêts à tout pour un colifichet.

Notons au passage deux choses dans l’interview de Servel à Nice-Matin : il est prêt à réintégrer Stifani, ça, on le savait déjà ! Mais quand lui est posée la question de la recomposition du paysage maçonnique français, il répond émiettement « du aux égos » et aux départs de la GLNF. En d’autres termes, il n’y a eu une crise que parce qu’il y avait des ambitions, et plus de 20000 Frères sont partis servir d’autres gourous ! (Mais, lui, qui incarne une maçonnerie sans tache n’est resté à la barre de la plus vertueuse des obédiences qu’avec la seule volonté de servir, bien sûr !).

Après les magouilles autour du Grand Chapitre Français, la préparation d’une scission du SCPLF, (en dépit des déclarations claires de son grand commandeur lors de la fête de l’Ordre, et de la récente installation d’un ancien GMP parisien GLNF à la tête d’une Loge de Perfection), nous savons tous le complot minable pour pouvoir annoncer urbi et orbi des retours massifs et des loges, et des juridictions vers le giron si accueillant de la GLNF.

Tout cela repose sur un glissement sémantique auquel il semble que le staff de la GLNF ait fini par croire lui-même: les anglais ayant dit que les anciens FF de la GLNF étaient réguliers, CQFD, la GLNF responsable de la crise, est « régulière ». Or la confusion entre régularité et reconnaissance est manifeste puisque selon les critères anglais de 1877, est régulière une GL…reconnue, et on est donc dans le syllogisme le plus comique en prétendant le contraire. Ou alors, ce qu’au grand jamais la GL-AMF ne prétend, bien que tous ses membres ayant été initiés dans une GL à l’époque reconnue, sont réguliers (jusque-là c’est exact) mais la GL-AMF ne prétend pas être « reconnue ! Ce qui serait évidemment une aussi grossière supercherie que celle que manipulent sans vergogne les communicants de la GLNF. Là encore qui peut y croire ?

Quels sont enfin ces prétendus retours dont parle Servel dans Nice-Matin ? La création de loges miroirs, comme pour le projet de l’Anglaise ? Sans doute, et il y a des exemples. Voyons un peu de quoi il retourne : Le paiement de cotisations par quelques FF qui attendaient de voir ce qui se passerait ? Probablement certains, réfugiés dans quelques loges sauvages. En tous cas, pour ce qui est de la GL-AMF, les chiffres qui ont été présentés au Congrès de Tours sont clairs : 519 départs au total, dont 167 retours à la GLNF. Quelle affaire !

Pendant ce temps-là, la Confédération avance, et Servel décidemment prêt à tout, a demandé une nouvelle fois à Budapest aux Allemands et aux Suisses de pouvoir participer au tour de table. Double langage direz-vous ? Ou attitude révélatrice d’une stratégie « adaptative » ?

Allons mes Frères, ne nous laissons pas distraire par ces épiphénomènes et continuons, en restant vigilants bien sûr, à construire notre édifice, en nous félicitant de la concorde qui y règne et des projets qui y fleurissent.

Bonne année maçonnique à vous tous.

Clamence